

SIMON LECAS
Sculpteur sur bois
MON PARCOURS

Plongé dans les forêts solognotes depuis ma tendre enfance, l’amour des arbres et de la nature est restée une source d’inspiration, de régénération et d’émerveillement. Toujours perché dans les arbres, j’y trouvais refuge et paix intérieure. Mon goût pour la hauteur et pour les arbres m’amène à me diriger vers des études de paysagiste, puis vers l’élagage et le soin aux arbres. Cela m’a permis d’affiner ma sensibilité et ma compréhension de ces êtres merveilleux. Comprendre leur rythme, leur biologie et leur intelligence impose le respect et l’humilité face à ces êtres sages et généreux. J’ai toujours fait des câlins aux arbres. J’ai ainsi découvert une forme d’échange, de communication subtile et fraternelle avec eux.
Au bout de quelques années, en tant qu’élagueur, je commençais à me lasser d’intervenir sur les arbres, la majeure partie du temps, pour satisfaire des besoins humains et les exigences qui vont avec (sécurité, plantation mal adaptée à l’environnement...). Dans la convivence entre l’arbre et l’homme, la plupart du temps c’est l’arbre qui trinque.
Je décidais donc d’arrêter l’élagage. Assoiffé de liberté et d’expérience, j’achetais une fourgonnette pour en faire mon habitat et j’installais un petit établi dans l’idée de vivre de mes créations. Ayant toujours aimé travailler le bois, mais aussi d’autres matières que nous offre la nature (plumes, os, cuir), je me lançais dans une petite production de bijoux, objet décoratifs, cuillères, etc. De quoi monter un petit stand et subvenir à mes modestes besoins…
Ce fût très instructif, thérapeutique aussi. Dans l’idée de réussir à vivre avec ce que m’offrait la nature, mes mains et un peu d’imagination. Je me confrontais au monde et à moi-même.
Après quelques années de nomadisme, le besoin de s’enraciner quelque part se fit sentir. Ce fut d’abord en Andalousie, près de Grenade, puis l’Ariège. Je continuais l’artisanat, travaillant dans une ferme en parallèle.
Les racines commençant à bien s’ancrer dans cette terre ariégeoise, je continue à me déployer, ce qui m’amène à évoluer dans mon travail. Et de mon artisanat, je passe à sculpter des pièces plus grosses. Mon style se définit : j’aime mettre du sens, de la symbolique, voire une dimension sacrée dans mes créations.
Appréciant la beauté du bois depuis toujours, j’aime mettre un point d’honneur sur la finition, pour révéler ce parcours de vie qu’offre chaque morceau. Chaque arbre est unique et même si ce sont des êtres statiques, ils ont une vie bien mouvementée par les saisons, les attaques d’insectes, les champignons...
De tout cela en ressort des veinages particuliers, comme un livre ouvert, une nudité offerte dans un voyage temporel, à qui veut bien l’apprécier.
Simon LECAS